Gouverner avec les technologies du traitement de l’information, de la mécanographie au numérique : statistiques et administrations publiques de 1945 à nos jours

Numéro coordonné par Thomas Amossé, Guillaume Lecoeur, Cédric Neumann

This call for text is bilingual; see below for the English version.

Lire ci-dessous l’argumentaire complet avec les modalités de soumission

Argumentaire

En 1945, l’approfondissement de l’Etat social ainsi que la volonté de parvenir à un pilotage macroéconomique par la planification (Kuisel, 1983) et la comptabilité nationale (Fourquet, 1980, Vanoli, 2002) conduisent les organisations publiques à recourir plus étroitement aux études statistiques comme instrument de gouvernement (Desrosières, 2008). Cette importance nouvelle attribuée aux statistiques pour orienter le développement économique s’accompagne de la création de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) en 1946. Comme le précise la loi de 1951 sur l’obligation, la coordination et le secret en matière de statistiques, l’Insee coordonne les méthodes, les moyens et les travaux statistiques des administrations publiques. Il centralise leur documentation statistique et économique et réalise l’unification des nomenclatures et des codes statistiques. Dans ce cadre général, dès ses premières années d’existence, l’institut produit des études variées à partir des données statistiques qu’il collecte : recensements ou enquêtes, par exemple sur l’activité du commerce, l’emploi, la mobilité sociale et professionnelle, etc. (Touchelay, 2000).

Ce changement d’échelle quantitatif des statistiques couplé à leur amélioration qualitative par rapport aux études d’avant-guerre produites par la Statistique générale de France (SGF) suppose l’utilisation par les organisations publiques de puissants instruments de traitement des données, d’abord les grands ensembles mécanographiques à cartes perforées puis, à partir de la fin des années 1950, des calculateurs (Peaucelle, 2004, Cherif, 2006, Touchelay, 2006). Or, si l’histoire des statistiques a étudié leur insertion dans différents régimes de gouvernementalité (Foucault, 2004, Desrosières, 1993, 2008, 2013), cette perspective n’a guère été étendue aux technologies du traitement de l’information au-delà de la période actuelle. Ces dernières demeurent une infrastructure technologique située en arrière-plan des analyses consacrées aux statistiques dans les recherches françaises. L’accent mis sur la continuité des infrastructures (Gardey, 2009) conduit à négliger tant l’évolution des relations entre les différentes institutions recourant à ces machines que les conceptions politiques et managériales auxquelles elles sont associées (Neumann 2009, 2013).

Ce numéro des Cahiers d’histoire du Cnam a pour objectif de contribuer à approfondir l’histoire des relations entre les organisations publiques et l’industrie mécanographique puis informatique. De cette manière, il s’agit de mieux comprendre l’historicité des technologies de traitement de l’information en saisissant, par exemple, leur contribution à la définition et à la circulation d’une gouvernementalité managériale (Le Texier, 2011 et 2016) dans les organisations publiques. Quel rôle ont eu les organisations publiques dans le développement et la généralisation des technologies de traitement de l’information ? Comment ce rôle a-t-il évolué dans le temps et en quoi interroge-t-il aujourd’hui la place des usages des données quantitatives dans le gouvernement des organisations publiques ? En effet, cette histoire permettrait d’éclairer de nombreux débats contemporains sur la place et les usages du numérique, qu’il s’agisse de l’apport ou des dangers de l’open data et des big data, du rôle des capacités de calculs dans la planification (Rouvroy, 2013, Durand et Keucheyan, 2019) ou de la manière dont des indicateurs quantitatifs peuvent contraindre l’activité des organisations et de leurs travailleurs (Bruno, Didier, 2013, Dujarier, 2015) et, plus généralement, sur les relations entre l’Etat et les industries du traitement de l’information.

S’il est a priori centré sur la situation française, le numéro est également ouvert à des articles portant sur des organisations publiques étrangères afin de permettre une approche comparatiste. Des témoignages d’acteurs seraient par ailleurs bienvenus.

Les articles devront s’inscrire dans un ou plusieurs des axes suivants.

Axe 1 : Les organisations publiques et la construction des marchés des technologies du traitement de l’information

Certaines recherches d’histoire économique ont mis en avant le rôle de la demande, en particulier des banques et des assurances, dans la mise en forme des technologies de traitement de l’information (Yates, 1993, 2005, Mounier-Kuhn, 2013). Cette perspective peut être mobilisée pour aborder les liens entre les organisations publiques et les industries du traitement de l’information. En effet, au début des années 1950, le secteur public et parapublic concentre près de 80 % des installations mécanographiques de France (Neumann, 2013). Il s’agirait donc ici d’éclairer les formes et le périmètre de cette influence. Quelles sont les relations entretenues par les organisations publiques, et en particulier l’Insee, avec les principaux constructeurs (Bull et IBM) ? De même, quelles sont leurs relations avec les cabinets de conseil en organisation, puis en informatique, dont on perçoit la trace par exemple dans l’histoire de l’institut (Insee, 1996) ? Comment les relations entre les organisations publiques et les acteurs des marchés du traitement de l’information (constructeurs, sociétés de conseil produisant des logiciels) évoluent-elles sur la période ?

Axe 2 : L’Insee régulateur des usages des technologies de l’information dans les organisations publiques ?

La diffusion de la mécanographie puis de l’informatique dans les organisations publiques pose la question de l’existence d’une politique d’ensemble concernant l’équipement de ces dernières. En effet, lors de sa fondation, l’Insee participe à la coordination de l’utilisation des moyens mécanographiques par les administrations publiques (Touchelay, 2000) : durant les années 1950, d’une part, des administrateurs de l’Insee jouent un rôle déterminant dans les politiques visant à diminuer les prix de revient des services publics et à augmenter leurs rendements (Descamps, 2013) ; d’autre part, l’institut assure une fonction d’expertise des utilisations de la mécanographie par les autres organisations publiques. Dans quelle mesure l’Insee parvient-il à réguler l’équipement mécanographique des autres organisations publiques ?

Etant un lieu d’enseignement et d’innovation et bénéficiant de moyens conséquents par rapport à des entreprises privées de tailles plus limitées, l’Insee a longtemps eu un rôle normatif, de développement et de recherche en méthodologie et technologie de l’information. Quelles sont les normes qu’il définit ? Sont-elles respectées par les autres organisations publiques ? Quel est le rôle de l’institut dans la formation des mécanographes et des informaticiens ? Quel rôle les enquêtes qu’il conduit ont-elles joué dans la définition des postes professionnels d’informaticiens et dans la constitution de leur marché du travail ? Comment ses agents font-ils circuler leurs conceptions d’emploi de la mécanographie ? Sont-ils engagés dans des sociétés savantes ? Existe-t-il des concurrences entre l’Insee et d’autres institutions publiques recourant à des moyens de calcul ? Face à l’émergence de l’informatique et des sociétés de conseil, l’institut a-t-il conservé un rôle d’expertise ? Comment a-t-il conçu ses systèmes informatiques ? Se distingue-t-il d’organismes étrangers ayant une mission générale comparable ?

Axe 3 : L’utilisation des enquêtes et fichiers de l’administration, des questions politiques

La multiplication des enquêtes de l’Insee et la constitution par les différentes organisations publiques de fichiers centralisant des informations sur les entreprises et les individus conduit à poser la question de l’usage de ces informations par l’Etat, en particulier de sa compatibilité avec la préservation des libertés individuelles (Tréguer, 2019). Les activités de l’institut ont-elles suscité des craintes quant à l’usage politique des fichiers dès les années 1950, comme cela a été le cas a posteriori dans les années 1990 concernant la situation pendant la deuxième guerre mondiale (Azéma, Lévy-Bruhl, Touchelay, 1998) ? Le cas échéant, quels sont les acteurs qui ont exprimé ces craintes ? Quelle est l’attitude des milieux patronaux face au développement de l’information économique et comptable assuré par l’Insee ? Comment les différents ministères utilisent-ils les fichiers de l’Insee, et avec quels objectifs ? Quelles organisations publiques produisent leurs propres fichiers ? A quelles fins ?

Comment les différentes catégories d’usagers ont-elles accès aux informations produites par l’institut, ou plus largement aux données des organisations publiques ? Des revendications de transparence des données existent-elles à mesure que se développent des banques de données et des possibilités de recouper différents fichiers à partir des années 1970 ? Si c’est le cas, dans quel cadre idéologique s’inscrivent-elles ? De quelle manière sont-elles liées à la loi dite « informatique et liberté » adoptée en 1978 ou, plus largement, au souhait de voir davantage partagée l’information économique et sociale qui a conduit à la transformation en 1984 du Conseil national de la statistique (CNS) en Conseil national de l’information statistique (Cnis) (Amossé, 2023) ?

Axe 4 : La technologie et la construction des enquêtes de l’Insee

La nécessité de recourir à la mécanographie puis à l’informatique pour réaliser et exploiter les enquêtes conduit à se poser la question des relations entre ces techniques et les spécialistes (statisticiens, économistes, sociologues) qui conçoivent les enquêtes. Ce questionnement est d’autant plus légitime que la mécanographie est une technique reposant sur une organisation taylorisée du travail dans laquelle conception et exécution – c’est-à-dire la saisie des données effectuée par des ouvrières spécialisées –sont séparées (Neumann, 2013). Les techniciens (opérateurs) et les techniciennes (perforeuses) d’un côté et les concepteurs de l’enquête de l’autre sont des populations différentes. Comment les questionnements de recherche des spécialistes sont-ils traduits sous une forme technique ? Quelles sont les différentes opérations de codage nécessaires, comme cela par exemple été montré à l’occasion de la refonte de la nomenclature socioprofessionnelle en 1982 (Thévenot, 1983) ? Quels rapports les spécialistes entretiennent-ils avec les techniciens et, d’un point de vue pratique comme cognitif, avec les différentes technologies de traitement de l’information, et comment ces rapports évoluent-ils avec l’informatique ? Peut-on considérer que, dans l’organisation du travail en vigueur à l’Insee, on est passé d’une division du travail longtemps marquée par une nette distinction entre une conception de type artisanale / artiste et une exécution de nature plus industrielle à des projets aujourd’hui moins segmentés, plus intégrés et réputés agiles, en écho aux technologies informatiques utilisées ?

instructions, calendrier et format

• Le 20 janvier 2025 : remise d’une intention d’une à deux pages (2 500 signes sans la bibliographie) présentant la question de recherche, les matériaux mobilisés et une bibliographie indicative.
• Le 11 avril 2025 : remise d’une première version du texte.
• article long : entre 45 000 et 75 000 signes ; note ou article de synthèse : entre 25 000 et 45 000 signes ; encadrés : environ 10 000 signes ; entretien, enquêtes d’acteurs et témoignage : forme libre, jusqu’à 45 000 signes.
• Fin 2025 – début 2026 : parution du numéro.
• Envoyez vos propositions à thomas.amosse@lecnam.net, cedric_neumann@yahoo.fr, guillaume.lecoeur@lecnam.net

Pour mémoire, les textes publiés dans la revue ont les formats suivants (https://chc.hypotheses.org/soumettre-a-la-revue) :

Call for text in English

(Governing with information processing technologies, from punched cards and account machines to digitalization: statistics and public administrations from 1945 to the present day)

Issue coordinated by Thomas Amossé, Guillaume Lecoeur, Cédric Neumann

Read below the complete argumentation with submission modalities

Argument

In 1945, the deepening of the welfare state and the desire to achieve macroeconomic steering through planning (Kuisel, 1983) and national accounting (Fourquet, 1980, Vanoli, 2002) led public organizations to make more extensive use of statistical studies as an instrument of government (Desrosières, 2008). The new importance attributed to statistics in guiding economic development was accompanied by the creation of the Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) in 1946. As stipulated in the 1951 law on the obligation, coordination and secrecy of statistics, Insee coordinates the methods, resources and statistical work of public administrations. It centralizes their statistical and economic documentation, and unifies nomenclatures and statistical codes. Within this general framework, from the very first years of its existence, the institute produced a variety of studies based on the statistical data it collected: censuses or surveys, for example on business activity, employment, social and professional mobility, etc. (Touchelay, 2000).

This change in the quantitative scale of statistics, coupled with their qualitative improvement over the pre-war studies produced by the Statistique Générale de France (SGF), presupposes the use by public organizations of powerful data processing instruments, firstly large-scale tabulator systems with punched cards and then, from the late 1950s onwards, computers (Peaucelle, 2004, Cherif, 2006, Touchelay, 2006). However, while the history of statistics has studied their insertion into different regimes of governmentality (Foucault, 2004, Desrosières, 1993, 2008, 2013), this perspective has hardly been extended to information processing technologies beyond the current period. The latter remains a technological infrastructure situated in the background of analyses devoted to statistics in French research. The emphasis on the continuity of infrastructures (Gardey, 2009) has led to a neglect of both the changing relationships between the different institutions that use these machines, and the political and managerial conceptions with which they are associated (Neumann 2009, 2013).

The aim of this issue of Cahiers d’histoire du Cnam is to contribute to a deeper understanding of the relationship between public organizations and the punched cards and later computer industry. In this way, we aim to better understand the historicity of information processing technologies by grasping, for example, their contribution to the definition and circulation of a managerial governmentality (Le Texier, 2011 and 2016) in public organizations. What role have public organizations played in the development and widespread use of information processing technologies? How has this role evolved over time, and in what way does it question the place of quantitative data uses in the government of public organizations today? Indeed, this history would shed light on many contemporary debates on the place and uses of digital technology, whether on the contribution or dangers of open data and big data, the role of computational capacities in planning (Rouvroy, 2013, Durand and Keucheyan, 2019) or the way in which quantitative indicators can constrain the activity of organizations and their workers (Bruno, Didier, 2013, Dujarier, 2015) and, more generally, on the relationship between the state and the information processing industries.

While the focus is a priori on the French situation, the issue is also open to articles on foreign public organizations to enable a comparative approach. We would also welcome testimonials from players in the field.

Articles should fit into one or more of the following themes.

Theme 1: Public organizations and the construction of information processing technology markets

Some economic history research has highlighted the role of demand, particularly from banks and insurance companies, in shaping information processing technologies (Yates, 1993, 2005, Mounier-Kuhn, 2013). This perspective can be mobilized to address the links between public organizations and the information processing industries. In fact, in the early 1950s, the public and semi-public sector accounted for almost 80% of mechanographic installations in France (Neumann, 2013). The aim here is to shed light on the forms and scope of this influence. What are the relationships maintained by public organizations, and INSEE in particular, with the main manufacturers (Bull and IBM)? Similarly, what were their relations with the consulting firms specializing in organization, and later in information technology, traces of which can be seen, for example, in the history of the institute (Insee, 1996)? How have relations between public organizations and players in the information processing market (manufacturers, software consultancies) evolved over the period?

Axis 2: Insee as a regulator of information technology use in public organizations?

The spread of tabulator systems, followed by computerization, in public-sector organizations raises the question of the existence of an overall policy for equipping them. Indeed, since its foundation, INSEE has been involved in coordinating the use of punched cards and account machines means by public administrations (Touchelay, 2000): during the 1950s, on the one hand, INSEE administrators played a decisive role in policies aimed at lowering the cost price of public services and increasing their yields (Descamps, 2013); on the other, the institute played an expert role in the use of administrative mechanization by other public organizations. To what extent does Insee succeed in regulating the data process equipment of other public organizations?

As a place of education and innovation, and with substantial resources compared with private companies of more limited size, INSEE has long had a standard-setting, developmental and research role in methodology and information technology. What standards does it set? Are they respected by other public organizations? What role does the institute play in training mechanics and computer scientists? What role have the surveys it conducts played in defining the professional positions of computer workers and in shaping their job market? How do its agents circulate their ideas on the use of data process technologies? Are they involved in learned societies? Is there any competition between INSEE and other public institutions using computing resources? Faced with the emergence of information technology and consulting firms, has the Institute retained its role as an expert? How has it designed its integrated data process systems? Does it stand out from foreign organizations with a comparable general mission?

Axis 3: The use of administrative surveys and files, and political issues

The proliferation of INSEE surveys and the creation by various public organizations of files centralizing information on companies and individuals raises the question of the use of this information by the State, in particular its compatibility with the preservation of individual freedoms (Tréguer, 2019). Did the Institute’s activities give rise to fears about the political use of files as early as the 1950s, as was the case a posteriori in the 1990s concerning the situation during the Second World War (Azéma, Lévy-Bruhl, Touchelay, 1998)? If so, which players expressed these fears? What is the attitude of employers to the development of economic and accounting information by INSEE? How do the various ministries use INSEE files, and for what purposes? Which public organizations produce their own files? And for what purposes?

How do different categories of users gain access to the information produced by the institute, or more broadly to the data of public organizations? Have there been calls for data transparency since the 1970s, when databases and the ability to cross-reference different files were first developed? If so, what ideological framework do they fit into? In what way are they linked to the “Informatique et libertés” law passed in 1978 or, more broadly, to the desire for greater sharing of economic and social information that led to the transformation of the Conseil national de la statistique (CNS) into the Conseil national de l’information statistique (CNIS) in 1984 (Amossé, 2023)?

Axis 4: The technology and construction of INSEE surveys

The need to use tabulators and then computers to carry out and exploit surveys raises the question of the relationship between these techniques and the specialists (statisticians, economists, sociologists) who design the surveys. This questioning is all the more legitimate given that tabulator system is a technique based on a Taylorized organization of work in which design and execution – i.e., data entry carried out by specialized workers – are separated (Neumann, 2013). Technicians (operators) and female unskilled workers (punched card operators) on the one hand, and survey designers on the other, are different populations. How are the specialists’ research questions translated into technical form? What are the different coding operations required, as was shown, for example, when the socio-professional nomenclature was overhauled in 1982 (Thévenot, 1983)? What relationships do specialists have with technicians and, from both a practical and cognitive point of view, with the various information processing technologies, and how are these relationships evolving with IT? In the organization of work at INSEE, is there a shift from a division of labor long marked by a clear distinction between artisanal/artistic design and more industrial execution, to projects that are today less segmented, more integrated and reputedly agile, echoing the computer technologies used?

Timetable and format

• January 20, 2025: submission of a one- to two-page proposal (2,500 characters excluding bibliography) presenting the research question, the materials to be used and an indicative bibliography.
• April 11, 2025: submission of a first draft of the text.
• long article: between 45,000 and 75,000 signs; note or review article: between 25,000 and 45,000 signs; sidebars: around 10,000 signs; interview, stakeholder surveys and testimonials: free-form, up to 45,000 signs.
• Late 2025 – early 2026: publication of the issue.
• Send your submissions to thomas.amosse@lecnam.net, cedric_neumann@yahoo.fr, guillaume.lecoeur@lecnam.net

For the record, the texts published in the magazine have the following formats https://chc.hypotheses.org/soumettre-a-la-revue

Bibliographie 

Amossé (Thomas), « Les statistiques de l’emploi, des revenus… et du travail. Une analyse des archives du Conseil national de la statistique (1972-1984) », Cahiers d’histoire du Cnam, 17 (2), 2023.

Azéma (Jean-Pierre), Lévy-Bruhl (Raymond) et Touchelay (Béatrice), Mission d’analyse historique sur le système statistique français de 1940 à 1945, Rapport de recherche, Insee, 1998.

Bruno (Isabelle), Didier (Emmanuel), Benchmarking. L’État sous pression statistique, Paris, Zones, 2013.

Cherif (Aouatef), “La mécanographie et ses répercussions au sein de l’administration française. L’exemple du ministère des finances”, Thèse Ecole des Chartes, 2006.

Cherif (Aouatef), « Introduction des nouvelles technologies et changements organisationnels au sein du ministère français des Finances : l’exemple de la mécanographie (des années 1930 aux années 1970) », Entreprises et histoire, 2, 2014.

Descamps (Florence), « Une tentative de politique de productivité dans les services publics : Gabriel Ardant et le Commissariat général à la Productivité, 1954-1959 » in P. Bezes‎ et al. (dir.), L’invention de la gestion des finances publiques. Volume II, Institut de la gestion publique et du développement économique, 2013.

Desrosières (Alain), La politique des grands nombres, Paris, La Découverte, 1993.

Desrosières (Alain), Gouverner par les nombres, Paris, Presses des Mines, 2008.

Desrosières (Alain), Prouver et gouverner. Une analyse politique des statistiques publiques, Paris, La Découverte, 2013.

Dujarier (Marie-Anne), Le management désincarné. Enquête sur les nouveaux cadres du travail, Paris, La Découverte, 2015.

Durand (Cédric), Keucheyan (Razmig), « Planifier à l’âge des algorithmes », Actuel Marx, 1, 2019

Foucault (Michel), Naissance de la biopolitique. Cours du Collège de France (1978-1979), Paris, Gallimard/Seuil, 2004.

Fourquet (François), Les Comptes de la puissance. Histoire de la comptabilité nationale et du Plan, Paris, Recherches, 1980.

Gardey (Delphine), Ecrire, calculer, classer, Paris, La Découverte, 2009.

Insee, Cinquante ans d’Insee ou La conquête du chiffre [1946-1996], Paris, Insee, 1996.

Kuisel (Richard), Le capitalisme et l’Etat en France, Paris, Gallimard, 1983.

Le Texier (Thibault), « Foucault, le pouvoir et l’entreprise : pour une théorie de la gouvernementalité managériale », Revue de Philosophie économique, 2, 2011.

Le Texier (Thibault), Le Maniement des hommes : essai sur la rationalité managériale, Paris, La Découverte, 2016.

Mounier-Kuhn (Pierre-Eric), Mémoires vives, 50 ans d’informatique chez BNP-Paribas, Paris, BNP-Paribas, 2013.

Neumann (Cédric), « La construction sociale d’une catégorie : les automatismes de gestion », Entreprises et Histoire, 3, 2008.

Neumann (Cédric), De la mécanographie à l’informatique. Les relations entre catégorisation des techniques, groupes professionnels et transformation des savoirs managériaux, Doctorat d’histoire contemporaine, Université Paris Ouest Nanterre-La Défense, 2013

Peaucelle (Jean-Louis), « A la fin du 19^ième siècle l’adoption de la mécanographie était-elle rationnelle », Gérer et Comprendre, 77, 2004.

Rouvroy (Antoinette), « The end(s) of critique : data-behaviourism vs. Due process » in M. Hildbrandt, K. de Vries (eds), Privacy, Due Process and the Computational Turn. Philosophers of Law Meet Philosophers of Technology, Routledge, 2013.

Thévenot (Laurent), « L’économie du codage social », Critiques de l’Economie Politique, n°23-24. 1983.

Touchelay (Béatrice), « L’Insee. Histoire d’une institution », in Beaud (Jean-Pierre) et Prévost (Jean-Guy), L’ère du chiffre. Systèmes statistiques et traditions nationales, Presses de l’Université du Québec, 2000.

Touchelay (Béatrice), « De la mécanographie à l’informatique en France – années 1890-années 1960 : la formation d’une nébuleuse propice aux transformations technologiques en marge de l’État », Économies et Sociétés (Série ‘Histoire Économique Quantitative’), Association Française de Cliométrie (AFC), 38, 2008.

Touchelay (Béatrice), L’Etat et l’entreprise, une histoire de la normalisation comptable à la française, Rennes, PUR, 2011.

Tréguer (Félix), L’utopie déchue : une contre-histoire d’Internet, XV e-XXI e siècle, Fayard, 2019.

Vanoli (André), Une histoire de la comptabilité nationale, Paris, La Découverte, 2002.

Yates (JoAnne), « Co-evolution of information processing technology and use: Interaction between the life insurance and Tabulating Industries », Business History Review, 67, 1993.

Yates (JoAnne), Structuring the information age: Life Insurance and information technology in the 20^th century, Baltimore, The John Hopkins University Press, 2005.

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