Dans son article paru dans le 2ème numéro du volume 9-10 de la revue sur la formation de la main-d’œuvre industrielle, Clair juillet, du laboratoire de recherche Framespa*, revient sur l’élaboration après-guerre du système de formation interne de la Société nationale de constructions aéronautiques du Sud-Est (SNCASE) qui, face à l’enjeu du redressement, a donné lieu à une importante négociation entre l’entreprise, les salariés et l’État.
« Construire un système de formation professionnelle pour les ouvriers de l’industrie aéronautique : le cas de la SNCASE de Toulouse (1944-1956) »
Clair Juilliet, Docteur en histoire, FRAMESPA
Durant la Seconde Guerre mondiale, l’industrie aéronautique française connaît un affaiblissement industriel important, qui va jusqu’à compromettre son existence. Dans l’optique de rattraper le retard sur ses concurrentes étrangères (États-Unis, Grande-Bretagne, etc.), elle doit d’abord parvenir à constituer un vivier de main- d’œuvre ouvrière qualifiée, susceptible de l’aider à absorber le mieux possible le renouvellement technique et l’éclosion de nouveaux savoir-faire. L’exemple de l’établissement toulousain de la Société nationale de constructions aéronautiques du Sud-Est (SNCASE) montre que la définition et les contenus de la formation professionnelle initiale et continue sont l’objet de négociations entre les acteurs de sa construction : direction, organisations syndicales et pouvoirs publics. Dans un contexte où les formations dispensées par l’État affichent des carences, ils entre- prennent de bâtir un système interne visant à fournir une main-d’œuvre en quantité suffisante et disposant de qualifications en adéquation avec les besoins de l’industrie aéronautique. Il s’agit dans cet article, en mobilisant des fonds d’archives divers (CE, syndicats, presse, etc.), de s’intéresser à la construction du système de formation professionnelle ouvrière interne, entre la fin de la guerre et le milieu des années 1950. De la capacité de l’entreprise à adapter sa main-d’œuvre aux évolutions techniques dépend en grande partie son aptitude à combler le retard technique, puis à se donner les moyens industriels de réaliser le programme Caravelle.
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Retrouver aussi l’intégralité des articles du volume 09 – 10 « Former la main-d’œuvre industrielle en France. Acteurs, contenus et territoires (fin xixe et xxe siècles) – II/II »des Cahiers d’Histoire du Cnam.
*France, Amériques, Espagne – Sociétés, pouvoirs, acteurs – Université Toulouse 2
Photo : Assemblage d’un avion Armagnac autour de 1952