L’informatique entre à l’école : le cas du logiciel AlgoBox en France et des programmes du lycée entre 2009 et 2019

Dans un article du volume 15, « L’informatique entre à l’école : Vers une histoire de l’enseignement des sciences et techniques informatiques » (2022/1, coordonné par Cédric Neumann, Camille Paloque-Bergès et Loïc Petitgirard), les chercheurs Antoine Meyer et Simon Modeste présentent une analyse épistémologique et didactique de phénomènes
curriculaires relatifs à l’enseignement de l’algorithmique en France pendant la période 2009-2019 dans le cursus de mathématiques
du lycée. Cette étude s’appuie sur l’analyse du logiciel AlgoBox, proposé pour une initiation à l’algorithmique en cohérence avec ces programmes et très utilisé pendant la période. Ce logiciel présente des choix
techniques marqués dont nous questionnons les conséquences. Nous montrons en quoi le « projet » incarné par AlgoBox se heurte à des difficultés d’ordres conceptuel et didactique.

Ce travaux issus de recherches en sciences de l’éducation est enrichi d’analyses poussées du logiciel en question, analyses en particulier déployées dans trois annexes qui sont publiées exclusivement sur le blog de la revue : à lire en suivant ce lien.

Énergie : Quand les bâtiments du Cnam deviennent l’objet d’une étude diachronique 

Alors qu’en 2022 la guerre en Ukraine a pour conséquence une crise énergétique mondiale, nous sommes tous invités à la sobriété en faisant plus attention à notre consommation d’énergie. Une question qui depuis le XIXe siècle a animé des professeurs et administrateurs au sein du Cnam qui, concernant ses bâtiments, débattaient des questions budgétaires liées à l’énergie, mais aussi des questions techniques et architecturales. Les chercheurs Mathieu Fernandez* et Linnéa Rollenhagen Tilly** sont revenus, via une étude, sur une partie de cette histoire de l’institution, entre 1829 et 1949, dans la revue numéro 2 des Cahiers d’histoire du Cnam publiée en 2014.

« Le Cnam : terrain de recherches énergétiques »

Mathieu Fernandez et Linnéa Rollenhagen Tilly

Cet article présente quelques résultats d’une étude concernant les consommations énergétiques des bâtiments du Cnam aux XIXe et XXe siècles. D’une part le résumé d’une étude historique présente l’évolution des bâtiments et les discussions concernant l’énergie au sein de cette institution. D’autre part, l’application d’une méthodologie élaborée dans le cadre plus général du travail « Des profondeurs des caves à la canopée, histoire et prospectives des politiques énergétiques d’une capitale économe : 1770-2030 » (projet Ignis Mutat Res), a pour but d’évaluer l’évolution des consommations énergétiques dans un bâtiment public sur plus de deux siècles. 

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Retrouver aussi l’intégralité des articles du volume 02 des Cahiers d’histoire du Cnam

*Chercheur au laboratoire Histoire des Techno-Sciences en Société – HT2S

**Enseignante et chercheure associée au laboratoire Architecture Histoire Technique Territoire Patrimoine – AHTTEP / AUSser / CNRS

Séminaire public avec Jérome Denis et David Pontille autour de leur ouvrage “Le soin des choses, politiques de la maintenance”

Mardi 29 novembre 2022 de 18h à 20h
Cnam 292, rue Saint-Martin, 75003 Paris
Amphithéâtre Fabry Pérot 
Accès 4 (à droite après l’entrée du Cnam)

Le laboratoire HT2S (Histoire des technosciences en société) dont dépend les Cahiers d’histoire du Cnam organise une rencontre avec Jérome Denis et David Pontille autour de leur ouvrage publié aux Éditions La découverte : « Le soin des choses, politiques de la maintenance ».

Livre  « Le soin des choses, politiques de la maintenance »

Jérome Denis et David Pontille

Éditions La Découverte – TERRAINS PHILOSOPHIQUES

Cette rencontre sera l’occasion d’une présentation du livre suivie d’une discussion sur les politiques de la maintenance.

Intervenants :

Jérome Denis est professeur de sociologie au Centre de Sociologie de l’Innovation (CSI) à l’école des Mines Paris – PSL.

David Pontille est directeur de recherche au CNRS et est également membre du CSI.

Pour faciliter l’organisation de cette rencontre, merci d’indiquer votre présence par mail à adrien.tournier@lecnam.net

Il sera possible de suivre cet événement en visioconférence via teams, le lien sera transmis par mail après réservation. 

Cette séance du séminaire HT2S sera suivie d’un pot amical à 20h.

AAC : La fabrique de la vulgarisation (IIIè République )

Appel à contributions pour un dossier thématique trilingue

“La fabrique de la vulgarisation scientifique contemporaine
Innovations, acteurs et réseaux dans la France de la Troisième République”

Sous la coordination de Axel Hohnsbein (SPH, Univ. Bordeaux), Catherine Radtka (HT2S, Cnam), Viera Rebolledo-Dhuin (CRHEC, UPEC) et Norbert Verdier (EST-GHDSO, Paris Saclay)

Date de soumission des propositions : 15 décembre 2022

Lire l’argumentaire complet avec les modalités de soumission.

Continuer la lecture de AAC : La fabrique de la vulgarisation (IIIè République )

Faire des musées de véritables espaces publics des sciences 

Afin de s’adapter à leur époque et attirer plus de public, particulièrement les jeunes, les musées tentent de se réinventer. Dans son article sur l’Australian Museum et le Powerhouse Museum de Sidney publié dans le volume 5 des Cahiers d’histoire du Cnam, la chercheuse Gaëlle Crenn du Centre de recherches sur les médiations de Lorraine revient sur les dispositifs innovants de médiations qui ont été mis en place par ces structures.

Cultiver les sciences au musée, demain ? Médiations innovantes et refondation du projet muséal à l’Australian Museum et au Powerhouse Museum (Sidney, Australie)

Gaëlle Crenn

Suivant l’hypothèse proposée par Jean Davallon selon laquelle des médiations innovantes seraient susceptibles de «cultiver les sciences au musée », nous explorons et discutons les effets de dispositifs de médiations innovants, destinés aux jeunes adultes, observés en 2011 dans deux musées de science de Sidney : les soirées « Jurassic Lounge » à l’Australian Museum et les « FastBreak » au Powerhouse Museum. Marquées par une spectacularisation des espaces muséaux et par des transgressions desnormes (relatives aux comportements comme au genre et aux hiérarchies sociales), ces médiations semblent bien répondre aux attentes et aux intérêts multiples des publics contemporains. Actualisant les notions de convivialité, d’innovation et d’activité, elles reforment et réforment le projet fondateur des musées de science. Nous discutons la façon dont elles peuvent accroître la pertinence sociale des musées de science, pour en faire demain de véritables espaces publics des sciences. 

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Retrouver aussi l’intégralité des articles du volume 05 des Cahiers d’histoire du Cnam intitulé : « Les musées scientifiques et techniques innovent : nouvelles expériences, nouvelles médiations »

Photo : Aile Barnet, de l’Australian Mueum, achevée en 1870.

Rétro : Quand le développement du génie chimique devient une discipline essentielle de l’industrie

Dans son article paru dans le 2ème volume de la revue sur la chimie et le génie chimique en 2014, l’ingénieur et membre du Club d’histoire de la chimie, Jacques Bresse, nous propose de revenir sur l’importance de l’avènement du “Chemical Engineering” à la fin du XIXème siècle et son histoire le long du XXème siècle.

« Du “ Chemical Engineering ” au “ génie des procédés ” (1888-1990). Émergence en France d’une science pour l’ingénieur en chimie »

Breysse Jacques

L’objectif de cet article est de rappeler les grandes étapes du développement du génie chimique en France au cours du xxe siècle. Nous évoquerons préalablement à titre comparatif quelle a été l’émergence de cette discipline dans deux autres pays, les États- Unis et l’Allemagne. Nous abordons la naissance du Chemical Engineering aux États- Unis, au Massachusetts Institute of Technology (MIT), marquée par le concept des « opérations unitaires » (Unit actions) apparu en 1917. Puis, nous évoquons le cas de l’Allemagne, où l’approche des questions de développement industriel a été très différente – association étroite de chimistes et d’ingénieurs – dans le contexte d’une industrie chimique allemande très puissante. En ce qui concerne la France, notre point de départ a été la situation de la chimie industrielle et de son enseignement au début du xxe siècle et au moment de la première guerre mondiale, avec en particulier la « crispation » des chimistes pour la défense de leur profession. Enfin sont abordés les aspects plus factuels relatifs à l’émergence du génie chimique en France dans le monde académique, à partir des années 1950 notamment à Toulouse et à Nancy, en rappelant les événements et dates les plus significatives.

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Retrouver aussi l’intégralité des articles du volume 02 (02) « L’enseignement de la chimie industrielle et du génie chimique au Cnam » des Cahiers d’Histoire du Cnam

Photo : Salle de contrôle dans une usine de produits blanchissants, Allemagne de l’Est, 1986 – Lehmann, Thomas / CC-BY-SA 3.0

Rétro : Quand la sociologie du travail s’institutionnalise petit à petit au Cnam pendant les Trente Glorieuses

Dans son article paru dans le 1er volume de la nouvelle série de la revue en 2014, la sociologue Gwenaële Rot*revient sur les différentes étapes qui ont abouti à la création d’une Chaire propre à l’étude de la sociologie au Cnam fin des années 60. Une discipline qui sera entrée avant cela “de manière discrète” dans l’institution.

« De Georges Friedmann à Jean-Daniel Reynaud: l’installation de la “ sociologie du travail ” au Cnam (1959-1969) »

Gwenaële Rot sociologue – Sciences-Po

Dans l’histoire des sciences sociales, celle des institutions de formation à la sociologie demeure un terrain à explorer. Cet article apporte une contribution à ce chantier. A travers l’étude d’une succession professorale, il s’agit d’analyser comment la sociologie, discipline en voie d’institutionnalisation à la fin des années 1950, entre au CNAM. En 1959, Georges Friedmann alors titulaire de la Chaire d’histoire du travail est nommé directeur d’études non cumulant à l’École pratique des hautes études. Il démissionne non sans avoir préalablement préparé sa succession. Georges Friedmann avait choisi son héritier en la personne de Jean-Daniel Reynaud, un jeune disciple du Centre d’études sociologiques. Cette succession, qui ne s’est pas faite sans difficultés, fut l’occasion d’installer la sociologie du travail dans un territoire propre, une sociologie du travail, non académique, en prise avec la vie professionnelle. Mais tout ne se joue pas dans ce moment « 1959 » : il faudra attendre dix ans après la nomination de Jean-Daniel Reynaud pour qu’un enseignement de sociologie du travail, identifié comme tel, soit reconnu dans le cadre de cette chaire qui est renommée, en 1969, « Chaire de sociologie du travail et des relations professionnelles ».

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Retrouver aussi l’intégralité des articles du volume 01 « Les sciences de l’homme au travail à l’aube des Trente Glorieuses » des Cahiers d’Histoire du Cnam

*Professeure des universités – Centre de Sociologie des Organisations – Sciences Po

Photos : Jean-Daniel Reynaud et Georges Friedmann

Rétro : Affaiblissement industriel de la France, où quand la formation professionnelle devient une nécessité pour relancer l’aéronautique après la guerre

Dans son article paru dans le 2ème numéro du volume 9-10 de la revue sur la formation de la main-d’œuvre industrielle, Clair juillet, du laboratoire de recherche Framespa*, revient sur l’élaboration après-guerre du système de formation interne de la Société nationale de constructions aéronautiques du Sud-Est (SNCASE) qui, face à l’enjeu du redressement, a donné lieu à une importante négociation entre l’entreprise, les salariés et l’État.

« Construire un système de formation professionnelle pour les ouvriers de l’industrie aéronautique : le cas de la SNCASE de Toulouse (1944-1956) »

Clair Juilliet, Docteur en histoire, FRAMESPA

Durant la Seconde Guerre mondiale, l’industrie aéronautique française connaît un affaiblissement industriel important, qui va jusqu’à compromettre son existence. Dans l’optique de rattraper le retard sur ses concurrentes étrangères (États-Unis, Grande-Bretagne, etc.), elle doit d’abord parvenir à constituer un vivier de main- d’œuvre ouvrière qualifiée, susceptible de l’aider à absorber le mieux possible le renouvellement technique et l’éclosion de nouveaux savoir-faire. L’exemple de l’établissement toulousain de la Société nationale de constructions aéronautiques du Sud-Est (SNCASE) montre que la définition et les contenus de la formation professionnelle initiale et continue sont l’objet de négociations entre les acteurs de sa construction : direction, organisations syndicales et pouvoirs publics. Dans un contexte où les formations dispensées par l’État affichent des carences, ils entre- prennent de bâtir un système interne visant à fournir une main-d’œuvre en quantité suffisante et disposant de qualifications en adéquation avec les besoins de l’industrie aéronautique. Il s’agit dans cet article, en mobilisant des fonds d’archives divers (CE, syndicats, presse, etc.), de s’intéresser à la construction du système de formation professionnelle ouvrière interne, entre la fin de la guerre et le milieu des années 1950. De la capacité de l’entreprise à adapter sa main-d’œuvre aux évolutions techniques dépend en grande partie son aptitude à combler le retard technique, puis à se donner les moyens industriels de réaliser le programme Caravelle. 

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Retrouver aussi l’intégralité des articles du volume 09 – 10 « Former la main-d’œuvre industrielle en France. Acteurs, contenus et territoires (fin xixe et xxe siècles) – II/II »des Cahiers d’Histoire du Cnam.

*France, Amériques, Espagne – Sociétés, pouvoirs, acteurs – Université Toulouse 2 

Photo : Assemblage d’un avion Armagnac autour de 1952

Réchauffement climatique, ou quand les citoyens doivent devenir des acteurs de la Transition et de l’innovation énergétique 

Dans un article du volume 13 des Cahiers d’Histoire du Cnam sur l’énergie solaire, Mac Delepouve et Bertrand Bocquet*, mettent en avant, face aux enjeux climatiques, l’importance de se tourner vers les territoires et les citoyens pour construire l’avenir énergétique. Particulièrement dans le domaine du solaire, en repensant le développement scientifique et la démocratie technique. « C’est probablement par l’invention de nouvelles démarches de recherche, de nouvelles médiations entre les différents savoirs scientifiques et d’action, sans négliger une large sen­sibilisation des publics, que la transition énergétique vers un avenir plus solaire pourra s’effectuer ».

« Sortir des énergies fossiles. Enjeux climatiques, énergies renouvelables et questions démocratiques »

article de Mac Delepouve et Bertrand Bocquet

La transition énergétique actuelle se distingue des précédentes dans la mesure où il ne s’agit pas d’ajouter une nouvelle source d’énergie mais de la substituer à celle utilisée massivement, l’énergie fossile. La cause n’est pas l’épuisement de cette dernière mais les effets délétères engendrés sur l’environnement terrestre, notamment le climat. L’article explore la hauteur de l’enjeu climatique et montre que, si les connaissances scientifiques permettent depuis le début du xxie siècle d’affirmer l’existence d’un changement climatique d’origine anthropique porteur d’une menace majeure sur les sociétés humaines, en revanche une part d’imprévisible et de non quantifiable demeure et renforce la menace. D’où un nécessaire appel au principe de précaution pris comme un facteur favorisant l’innovation. Cependant, la complexité et l’ampleur de l’indispensable transition renforcent l’idée d’une plus grande implication citoyenne dans la recherche permise par les nouvelles méthodologies de recherche-action participative. 

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Retrouver aussi l’intégralité des articles du volume 13 « L’Énergie solaire : trajectoires sociotechniques et objets musicographiques » des Cahiers d’Histoire du Cnamdes Cahiers d’histoire du Cnam

*Chercheurs au laboratoire d’Histoire des technosciences en société du Cnam – HT2S

Photo : Raffinerie de la Standard Oil Company (1870 – 1974)

Rétro : Société Commentry-Fourchambault, où quand un ingénieur sauve les Hauts Fourneaux de la faillite à la fin du XIXe siècle

Dans le volume 11 des Cahiers d’Histoire du Cnam sur « Les ingénieurs qui lisent les bilans (…) »Jean-Philippe Passaqui, de l’Institut d’histoire moderne et contemporaine, retrace la remarquable histoire d’Henri Fayol, ingénieur devenu gestionnaire, quand il reprit les rênes de la société sidérurgique Commentry-Fourchambault pour relancer l’entreprise, éviter sa disparition et lui donner un avenir.

« Quand la faillite menace. Henri Fayol, les ingénieurs intermédiaires et le redressement de Commentry-Fourchambault (2de moitié du xixe siècle) »

Article de Jean-Philippe Passaqui,

Entre 1860 et 1880, plusieurs entreprises sidérurgiques du centre-est de la France, créées quelques années plus tôt par le rapprochement entre des établissements disparates, sont confrontées à une articulation industrielle souvent redondante et au déclin de certaines activités à l’origine de leur création. La faillite menace même l’une d’entre elle, Commentry- Fourchambault, du fait de l’absence de rentabilité de sa principale usine et de l’épuisement des ressources minérales. En 1888, son conseil d’administration nomme Henri Fayol à la direction générale. Méticuleux, prudent, il parvient à préserver les actifs industriels et à susciter un nouvel élan par le recrutement d’ingénieurs prometteurs et une réorganisation complète de l’entreprise. 

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Retrouver aussi l’intégralité des articles du volume 11 ”Les ingénieurs qui lisent les bilans. Savoirs techniques et gestionnaires au prisme de la comptabilité (années 1850-1950)”des Cahiers d’histoire du Cnam

Rétro : Les Bourses du Travail, ou quand l’enseignement professionnel était promu et dispensé par les syndicats

À la fin du XIXe siècle jusqu’au début de la Première Guerre mondiale, les Bourses du travail, qui avaient l’ambition militante d’émanciper la classe ouvrière de l’emprise des employeurs et de l’État, proposèrent à leurs publiques des formations professionnelles et de façon plus générale un accès à un savoir plus large. En 2018, dans le 9e volume des Cahiers d’Histoire du Cnam dédié à la formation professionnelle dans le secteur industriel, le chercheur David Hamelin* revient sur cette importante période de l’histoire du syndicalisme.

Le mouvement des Bourses du travail s’est déployé́ en France entre 1887 et 1914. Ces structures, pensées et animées par les militants syndicalistes se développèrent dans la perspective d’aider au quotidien les populations laborieuses et de préfigurer la société de demain qui sortirait d’une révolution sociale et économique à laquelle aspirait et se préparait la plupart de leurs fondateurs. Parmi les très nombreuses activités déployées par ces Bourses du travail, les cours professionnels, imaginés comme un rempart à la déqualification des travailleurs, furent assurément les services ayant le plus de succès notamment en matière de nombre de bénéficiaires, et ce malgré des moyens limités et le manque de réel de soutien au sein de la Confédération générale du travail (CGT). Plus largement, ces cours permettaient de légitimer le rôle de ces Bourses auprès des pouvoirs publics locaux et nationaux qui apportaient l’essentiel des financements dans un contexte très conflictuel, mais aussi auprès de la masse des travailleurs que les syndicalistes souhaitaient atteindre et attirer au sein de la CGT. Cependant le modèle des cours professionnels porté par les Bourses du travail rencontre des limites à la fin des années 1900, du fait de l’entrée des enseignants à la CGT et d’une meilleure prise en considération de l’enseignement professionnel par les pouvoirs publics, affaiblissant des cours qui profitèrent pourtant à des dizaines de milliers d’apprentis.

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Retrouver aussi tous les articles du volume 9 Former la main-d’oeuvre industrielle en France. Acteurs, contenus et territoires (fin xixe et xxe siècles) (I/II)des Cahiers d’Histoire du Cnam

* Du Centre de recherche interdisciplinaire en histoire, histoire de l’art et musicologie (Criham) 

Photo : La Bourse du travail indépendante, rue des Vertus (Le Monde illustré, mars 1902).

Rétro : Première mondiale, quand le Cnam lançait dans les années 60 l’enseignement à distance à la télévision française 

En 2014, dans le 1er volume de la nouvelle série des Cahiers d’Histoire du Cnam sur “Les sciences de l’homme au travail à l’aube des Trente Glorieuses”, les chercheurs Samuel Hayat et Loïc Petitgirard revenaient sur l’aventure pédagogique courte mais riche d’enseignements de la Télé-Cnam. Une expérience qui pour eux joue un rôle crucial dans l’histoire de l’enseignement scientifique et technique télévisé, et au-delà dans l’histoire même des innovations pédagogiques. 

Leur article revient sur l’expérience d’enseignement télévisé au Conservatoire national des arts et métiers, Télé-Cnam. Elle doit être comprise comme une innovation pédagogique inscrite à la fois dans une politique aux acteurs multiples (le Cnam, l’ORTF, le gouvernement, les organisations internationales…), dans des logiques plurielles (logiques d’instruction professionnelle et de formation diplômante) et dans des systèmes de contraintes techniques. La combinaison entre ces différents éléments et les discussions entre les différents acteurs autour de leur équilibre participent à la définition du dispositif mis en œuvre. Les solutions expérimentées, que l’on peut saisir par l’observation des cours eux-mêmes, contribuent à la définition des manières de penser l’enseignement télévisé professionnel. 

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Lire aussi “Vu à la télé  ! – L’enseignement télévisuel” sur le site du Cnam

Photo : Tournage pour TéléCnam du cours de physique générale d’André Fournier dans l’amphithéâtre Abbé-Grégoire (Dircom Cnam / Alain Doyère)

Parution : “Actualité de Jean-Jacques Salomon”, vol. 14, 2021/1

http://science-societe.fr/dea-science-technologie-et-societe-du-cnam/

Coordonné par Vincent Dray et Saliha Hadna, ce numéro des Cahiers d’histoire du Cnam s’attache à mettre en lumière et à discuter les apports encore trop peu exploités des travaux de Salomon sur les politiques publiques de recherche, les interactions entre sciences, technique et société, et le développement des Science and Technology Studies (STS) en France.

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Parution : “L’Énergie solaire : trajectoires sociotechniques et objets muséographiques”, Vol. 13, 2020/1

Coordonné par Frédéric Caille à l’occasion de l’entrée de la maquette d’une pompe solaire Sofretes au Musée des arts et métiers, ce dossier porte sur la mise en patrimoine de technologies liées à l’énergie solaire. Il s’appuie sur le bilan réflexif d’une opération de sensibilisation concrète ainsi que sur les interactions qu’elle met en lumière entre recherche en sociologie ou histoire politique des énergies, société civile, et responsabilités muséales.

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Parution : Le cinématographe pour l’industrie et dans les entreprises (1890-1990) vol. 12, 2019/2)

Dans le dernier tiers du xixe siècle, la captation photographique du mouvement fournit un instrument dont se sont saisis individus et entreprises à la poursuite d’objectifs variés. Le succès public de l’invention et, en particulier, du spectacle cinématographique s’accompagne du développement de toute une industrie (Mitry, 1968 ; Meusy, 2002 ; Mangolte, 2006). En France, les sociétés emblématiques Lumière, Pathé, Gaumont et Méliès structurent économiquement le secteur, jusqu’à dominer la production cinématographique mondiale au moins jusqu’en 1914. Elles le font sur la base d’activités ou d’établissements pré-existants que leurs propriétaires réorientent vers le cinéma : plaques et papiers photo- graphiques pour Antoine Lumière et fils, enregistrement du son pour Pathé frères, matériel optique et photographique pour L. Gaumont et Cie, spectacle illusionniste pour Georges Méliès (Faugeron, Mannoni & Meusy, 1998 ; Salmon, 2014 ; Sirois-Trahan, 2012). En même temps, d’autres entreprises et sociétés se développent : salles de cinéma, loueurs et exploitants de films, éditeurs, studios, sociétés d’auteurs de scénarios, etc. (Meusy, 1995). Parallèlement, les savoir- faire se professionnalisent et le secteur gagne son autonomie (Morrissey, 2008 ; Le Forestier & Morrissey, 2011).

Dossier coordonné par Catherine Radtka et Robert Nardone

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Parution : “Les ingénieurs qui lisent les bilans. Savoirs techniques et gestionnaires au prisme de la comptabilité (années 1850-1950)” – Volume 11, 2019/1 

Coordonné par Ferruccio Ricciardi et Marco Bertilorenzi, ce numéro des Cahiers d’histoire du Cnam illustre comment les ingénieurs, en France comme à l’étranger, deviennent des figures centrales accompagnant la transformation gestionnaire des entreprises sur un siècle, entre la moitié du 19e siècle et la moitié du 20e siècle.

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Parution : “Former la main-d’oeuvre industrielle en France. Acteurs, contenus et territoires (fin xixe et xxe siècles) – II/II” – Volume. 09 – 10, 2018/2 

Coordonné par Clair Juilliet et Michaël Llopart, ce numéro des Cahiers d’histoire du Cnam se penche, dans un dossier spécial (2ème d’un double volume) sur l’histoire de la formation professionnelle initiale et continue en milieu industriel (fin XIXe et XXe siècles), qui se situe au coeur des enjeux de la vie économique et sociale. Il contient également 1 varia sur l’histoire du Cnam en région.

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Revue pluridisciplinaire d'études historiques sur les savoirs, institutions et pratiques des sciences et techniques

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